jeudi 12 novembre 2015

DOSSIER Boeuf wagyu



En France aussi 

Quelques éleveurs français s'inspirent des méthodes nippones. Bœuf du Japon élevé à la bière, bœuf français élevé au vin ou au cidre : l’idée de faire boire de l’alcool aux bovins a fait son chemin. Comme avec la bière, le vin ou le cidre, l’alcool aiderait à rendre la viande meilleure, plus fondante et persillée car le niveau d’infiltration de la graisse dans le muscle est plus important pour mieux diffuser les saveurs à la cuisson. Jean Charles Tastavy, un viticulteur de l’Hérault a mené cette expérience sur trois bœufs. Il a aujourd’hui créé sa propre association et déposé la marque Vinbovin. Pour le viticulteur, « La viande est surtout marquée par le bonheur de l’animal. Parce que le vin, ça rend heureux, à condition de le boire de façon modérée. » Dans la même région, Claude Chaballier, propriétaire d’un élevage de taureaux à Lunel-Viel, s’est aussi lancé en 2011 avec deux bêtes de race angus et une camarguaise. Pendant cinq mois, il complète leur ration d’orge, de foin et d’eau, par un bon litre de vin quotidien (l’équivalent d’un verre pour des bêtes de cette carrure). Dans l’Ain, à Foissiat, il y a Philippe et Pascale Presvot de la ferme Kamakle.
Un autre éleveur normand, François-Xavier Craquelin, dorlote des bœufs au cidre à Villequier, en Haute-Normandie, après un élevage à base de pois et de luzerne. Avec musique et massages (les bêtes se frottent sur des brosses automatiques, comme pour le nettoyage des voitures). Ce « bœuf cidré » (la marque a été déposée) aurait des caractéristiques organoleptiques uniques. Il évoque la noisette ou même le foie gras. Ses bœufs engloutissent chacun 15 litres de son cidre (bio) par jour, quatre mois avant l’abattage. Une dose importante, même s’il assure que ses animaux « ne sont pas bourrés, mais zen en permanence ». Après l’abattage, sa viande est maturée pendant quinze jours. C’est le maximum autorisé par la réglementation européenne.
Le bœuf français « façon Kobé » se vend de 100 à 300 € le kilo en boucherie, le plus cher étant le faux-filet. On en trouve chez Inagiku, 14, rue de Pontoise, 75005 Paris et au Couteau d'argent, 4 rue Maurice-Bokanowski à Asnières (Hauts-de-Seine).