13 I 11 I 2003
Bouzy : la couleur du champagne rosé
Louis XIV était grand amateur du vin des vignerons de
Bouzy, autrefois appelé «vin de montagne». C’était un clairet d’une belle
teinte rouge et un beau fruité très présent sur les tables au XVIIe siècle. A
cette époque, on en consomme beaucoup et les médecins prescrivent souvent ce
vin «séduisant au nez, savoureux en bouche, léger, frais digeste à l'avalé et
que l'on pouvait téter pur sans dommage» comme remède. Jusqu’au jour où,
sermonné par les Bourguignons Bossuet, l’évêque, et Fagon, son médecin
personnel, Louis XIV abandonne son clairet champenois qu'il aimait tant, et
dont on a retrouvé des traces dans ses caves, au profit du vermeil de Beaune
qu'il baptisait pourtant d'eau.
Les descendants bouzillots perpétuent la tradition avec le
vin appelé désormais bouzy rouge AOC coteaux champenois. Un nectar qu’ils
produisent uniquement les années de récolte abondante. Ainsi se transmet le
savoir-faire de génération en génération.
A Bouzy, comme partout, le terroir fait le vin et la météo
le millésime. Celui-ci, classé Grand Cru à 100 % de la Montagne de Reims a
trois atouts : son exposition plein sud donne au vignoble une
photosynthèse et une maturité accomplie, sa finesse minérale grâce à la craie
et sa vinosité par les argiles rouges mêlées aux terres brunes. Les champagnes
qui disposent de « jus de Bouzy » pour l’assemblage ont une vinosité
tempérée de finesse incomparable.
La vigne de Bouzy est la seule exposée plein sud, dans le
plus rigoureux des vignobles de France. Elle se situe à mi-côteau de ces belles
buttes ensoleillées, comme en Bourgogne. D’ailleurs, ces deux régions ont
planté des vignes de même cépage dès le IVe siècle et ont fini par entrer en
concurrence.
Les plus grandes marques de champagne font appel à ses
services pour colorer leur rosé. Certaines y ont même un pressoir dans Bouzy
comme les maisons Deutz et … Christian Renard, directeur des vignobles
Clicquot, considère ce Grand Cru comme la base, avec Verzenay, sur laquelle on
peut assembler une Grande Dame selon la qualité du millésime. Une cuvée tantôt
voluptueuse comme Bouzy, tantôt d’une sup
rême élégance à l’image du cru de
Verzenay. Cependant, seul intervient le Bouzy dans les champagnes rosés
Clicquot. Pour le plus grand bien de la notoriété de l’ancien « vin de
nature de Champagne ».
Pratique
Bouzy, classé à 100 % sur l'échelle des crus, est
planté à 88 % de pinot noir, 11 % de chardonnay et seulement 1 % de pinot
menier, sur une superficie de 380 hectares. Le Chemin des Vaches par lequel on
peut quitter le village, offre un vaste et superbe panorama sur la plaine de
Châlons.
Corporations locales :
L'Académie du vin de Bouzy qui a pour emblème un coq, comme
le village, regroupe les plus gros producteurs de bouzy rouge.
D'origine bachique, la jeune Confrérie des Echevins de Bouzy
date de 1979. Elle défend son champagne et aussi le bouzy rouge.
Visiter :
Art et culture du meuble (artisanat), tél. : 03.26.51.49.33
et show room à Bercy expo, Paris.
Se restaurer :
Le Champ-Chapon
Carrefour Bouzy et Tours
51150 Bouzy
Tél. : 03.26.57.00.92.
Maisons de champagne :
Champagne Jean Vesselle, tél. : 03.26.57.01.55
Champagne E. Barnaut, Tél. : 03.26.57.01.54
Champagne Brice, tél. : 03.26.52.06.60
Champagne Delavenne Père et fils, tél. : 03.26.57.02.04
Champagne Lahaye-Waroquier, tél. : 03.26.57.03.05
Champagne Hubert Dauvergne, tél. : 03.26.57.00.56