jeudi 20 novembre 2014

Primeurs - Côtes de Bordeaux



Primeurs

Les Côtes de Bordeaux, la bonne affaire 

29 I 05 I 2006  

L’achat en primeur est toujours intéressant. C’est la seule possibilité d’obtenir des grands crus à des prix abordables. Les vins achetés ainsi ressortent plus tard hors de prix. La campagne des primeurs est donc un bon moment pour regarnir une cave.Toujours est il que pour les particuliers, ces crus classés demeurent chers. Certains sont même intouchables cette année de grand millésime.
Moins connus que ces grands vins, les crus des côtes de Bordeaux -Côtes de Castillon, Premières Côtes de Bordeaux, Côtes de Blaye, Côtes de Francs et Côtes de Bourg- sont devenues une très belle alternative. Les domaines des « Côtes », souvent constituées de petites propriétés familiales plutôt dynamiques,  représentent près de 16% de la production bordelaise pour une production annuelle 120 millions de bouteilles. 




Évidement, l’effet millésime joue aussi sur ces vins, mais il y a encore de nombreuses bonnes affaires à faire. Selon Christophe Reboul-Salze, président de la maison de négoce Wine Merchant, « les prix augmenteront entre 20 % et 50 % par rapport à 2004  pour les bonnes marques. Il ne faut pas oublier que cette année nous avons 20 % de jus en moins ! Pour les grands crus classés, il faut s’attendre à 100 % d’augmentation. » 
Malgré cela, ce négociant réputé relativise : « La chute du dollar va calmer les châteaux qui poussent à la hausse. Le risque de change pour les Américains n’est pas bon pour les primeurs.  S’ils achètent aujourd’hui et que le dollar remonte dans les mois qui viennent, c’est une catastrophe. Le jeu est important face aux prétentions tarifaires de la place. C’est pour cela  que beaucoup de châteaux ne connaissent pas encore leurs propres prix. D’autant que, précise t-il, pour cette année exceptionnelle, Parker n’a noté que sur 100 et non sur 110. » 
Christophe Reboul-Salze est aussi propriétaire de Château Gigault, un cru bourgeois en première côtes de Blaye (conseillé par Stéphane Derenoncourt). Pour lui, « 2005, c’est l’année des Côtes de Blaye. Même si les meilleures ont déjà tout vendu, il reste quelques belles opportunités. D’autres, comme les Côtes de Fronsac, plus racé et les Côtes de Castillon seront aussi un très bon choix. Les Côtes de Bourg, un peu à la traîne, s’imaginent pourtant être au-dessus de ces appellations. » 
Les vins des cinq Côtes de Bordeaux ont connu leur essor dès la seconde moitié du XVIIe siècle. Leur excellente aptitude au transport et à la conservation en faisaient les vins favoris des Anglais qui les embarquaient vers leurs colonies. Aujourd’hui, les Côtes ont décidé de se rassembler sous la dénomination «Appellation Côtes de Bordeaux Contrôlée» pour offrir une alternative aux grandes appellations bordelaises. 
Elles ont tout à y gagner. Actuellement, Bordeaux ne figure pas souvent sur leur étiquette. Ce regroupement sous une même bannière permettrait de développer une reconnaissance commune et de leur donner un poids plus important. A la fois auprès des consommateurs mais aussi face à la concurrence des autres bordeaux. 
« Il y a de nombreuses raisons pour que cela se fasse. D’abord, il y a beaucoup de raisins, ensuite, nous sommes déjà en appellation de gammes supérieures. Et enfin, des groupes comme Ricard vont pouvoir développer des marques, ce qui va faire monter l’image de l’appellation », explique Christophe Reboul-Salze.
Le dossier est maintenant dans les mains du comité national de l’Inao. Si cette validation a lieu avant  février 2007, il est fort possible qu’il y ait un millésime 2006.
Cuvée Viva de château Gigault 2003
Premières côtes de Blaye 
Encépagement : Merlot 75 % et Cabernet Sauvignon 25%. Vendange manuelles. Dans cette appellation, il y a quelques pépites comme la Cuvée Viva qui révèle la qualité de ce terroir à dominante argileuse. Nez riche de fruits noirs et de réglisse. En bouche, une impression de finesse avec une très belle texture soyeuse. Un vin charnu au boisé modeste, tannique sans excès. A garder une dizaine d’années
13 euros
SCEA du Château Gigault, 33390 Mazion
Tél. : 05 57 42 34 34