Primeurs
Les Côtes de Bordeaux, la bonne affaire
29 I 05 I 2006
L’achat en primeur est toujours intéressant. C’est la
seule possibilité d’obtenir des grands crus à des prix abordables. Les vins
achetés ainsi ressortent plus tard hors de prix. La campagne des primeurs est
donc un bon moment pour regarnir une cave.Toujours est il que pour les particuliers, ces crus
classés demeurent chers. Certains sont même intouchables cette année de grand
millésime.
Moins connus que ces grands vins, les crus des côtes
de Bordeaux -Côtes de Castillon, Premières Côtes de Bordeaux, Côtes de Blaye,
Côtes de Francs et Côtes de Bourg- sont devenues une très belle alternative.
Les domaines des « Côtes », souvent constituées de petites propriétés
familiales plutôt dynamiques,
représentent près de 16% de la production bordelaise pour une production
annuelle 120 millions de bouteilles.
Évidement, l’effet millésime joue aussi sur ces vins, mais
il y a encore de nombreuses bonnes affaires à faire. Selon Christophe
Reboul-Salze, président de la maison de négoce Wine Merchant, « les prix
augmenteront entre 20 % et 50 % par rapport à 2004 pour les bonnes marques. Il ne faut pas
oublier que cette année nous avons 20 % de jus en moins ! Pour les grands
crus classés, il faut s’attendre à 100 % d’augmentation. »
Malgré cela, ce négociant
réputé relativise : « La chute du
dollar va calmer les châteaux qui poussent à la hausse. Le risque de change
pour les Américains n’est pas bon pour les primeurs. S’ils achètent aujourd’hui et que le dollar
remonte dans les mois qui viennent, c’est une catastrophe. Le jeu est important
face aux prétentions tarifaires de la place. C’est pour cela que beaucoup de châteaux ne connaissent pas
encore leurs propres prix. D’autant que, précise t-il, pour cette année exceptionnelle, Parker n’a noté
que sur 100 et non sur 110. »
Christophe Reboul-Salze est
aussi propriétaire de Château Gigault, un cru bourgeois en première côtes de
Blaye (conseillé par Stéphane Derenoncourt). Pour lui, « 2005, c’est l’année des Côtes de Blaye. Même si les meilleures
ont déjà tout vendu, il reste quelques belles opportunités. D’autres, comme les
Côtes de Fronsac, plus racé et les Côtes de Castillon seront aussi un très bon
choix. Les Côtes de Bourg, un peu à la traîne, s’imaginent pourtant être
au-dessus de ces appellations. »
Les vins des cinq Côtes de Bordeaux ont connu leur
essor dès la seconde moitié du XVIIe siècle. Leur excellente aptitude au
transport et à la conservation en faisaient les vins favoris des Anglais qui
les embarquaient vers leurs colonies. Aujourd’hui, les Côtes ont décidé de se
rassembler sous la dénomination «Appellation Côtes de Bordeaux Contrôlée» pour
offrir une alternative aux grandes appellations bordelaises.
Elles ont tout à y gagner. Actuellement, Bordeaux ne
figure pas souvent sur leur étiquette. Ce regroupement sous une même bannière
permettrait de développer une reconnaissance commune et de leur donner un poids
plus important. A la fois auprès des consommateurs mais aussi face à la
concurrence des autres bordeaux.
« Il y a de nombreuses raisons pour que cela se fasse. D’abord, il
y a beaucoup de raisins, ensuite, nous sommes déjà en appellation de gammes
supérieures. Et enfin, des groupes comme Ricard vont pouvoir développer des
marques, ce qui va faire monter l’image de l’appellation », explique Christophe
Reboul-Salze.
Le dossier est maintenant
dans les mains du comité national de l’Inao. Si cette validation a lieu
avant février 2007, il est fort possible
qu’il y ait un millésime 2006.
Cuvée Viva de château Gigault 2003
Premières côtes de Blaye
Encépagement : Merlot 75 % et Cabernet Sauvignon 25%.
Vendange manuelles. Dans cette appellation, il y a quelques pépites comme la
Cuvée Viva qui révèle la qualité de ce terroir à dominante argileuse. Nez riche
de fruits noirs et de réglisse. En bouche, une impression de finesse avec une
très belle texture soyeuse. Un vin charnu au boisé modeste, tannique sans
excès. A garder une dizaine d’années
13 euros
SCEA du Château Gigault, 33390
Mazion
Tél. : 05 57 42 34 34