lundi 24 novembre 2014

Champagne - Aube



24 I 11 I 2003

L’Aube réserve d’effervescentes surprises  

 

Le village des Riceys
Considérée pendant longtemps comme le parent pauvre de l’appellation champagne ‑ elle en est exclue par décret en 1909 puis réintégrée lors de la Révolte des vignerons de 1911‑ l’Aube fournie une importante quantité de jus et de raisins aux grandes maisons de négoce champenoises. Elle est le deuxième producteur de champagne et contribue pour une large part à la qualité de ce vin. Avec ses 6 600 hectares en appellation plantée, le vignoble aubois représente 21% du vignoble champenois, dont 60 à 70% de cette production part pour être manipulée dans la Marne.
Ce terroir, composé de marnes et de calcaire marneux, compte seulement trois cépages autorisés par la loi, dans la Côte des Bar et Montgueux (dominant Troyes capitale historique de la Champagne) : le pinot noir (bien adapté au secteur, le cépage a conquis près de 85% des coteaux de l'aube), le pinot meunier ( près de 9%) pour son fruité, mais aussi le chardonnay (près de 6%) réputé pour sa finesse et son arôme.
Aujourd’hui, la situation change. De plus en plus de propriétaires-récoltants produisent eux-mêmes ou se regroupent en coopérative. Chacun a sa part dans la percée des cuvées de ce terroir. Là où poussait du pinot noir, on fait du chardonnay pour les besoins des assemblages. A Montgueux, réputé pour ses Blanc de blancs aromatiques, on plante du pinot noir pour les mêmes raisons.
Hier encore, mal aimée de la Champagne viticole, l’Aube réserve de belles surprises aux amateurs de vin blond sans prétention. Depuis 1994, le département figure sur la route touristique du champagne qui passe en particulier par la Côte des Bar (du celte Bar ou Barr signifie sommet). Elle relie Bar-sur-Seine à Bar-sur-Aube qui lui ont donné son nom. C’est une région de panoramas magnifiques qui regroupent des vignes, des forêts, des plateaux, des rivières… et des champagnes. La Côte des Bar est divisée en deux parties, le Barséquanais et le Barsuraubois.
Le vignoble barséquanais est formé de cinq vallées, celles de la Seine, de la Laigne, de l'Ource, de l'Arce et de la Sarce, et regroupe trente-trois communes viticoles classées à 80 % sur l’échelle des crus. Il possède 5 900 hectares et réalise la plus forte croissance de toute la Champagne depuis une vingtaine d’années.
Le vignoble de Barsuraubois, patrie du philosophe Gaston Bachelard né à Bar-sur-Aube en 1884, est un pays fait de ruisseaux, de rivières et de vallées comme celles de l’Aube, du Landion, de la Bresse et du Val-Dardenne. Vingt-cinq communes viticoles se partagent l’appellation, toutes classées à 80 %. Rizaucourt-Buchey et Argentolles, deux communes de la Haute-Marne, sont les seules à y être rattachées.La nouvelle fierté de l’Aube, c’est à ses champagnes de vignerons qu’elle la doit. Un seul credo : la transformation fait la notoriété.



Le Rosé des Riceys 
Les Riceys est la seule commune viticole de France à posséder trois AOC : Rosé des Riceys,  Coteaux champenois et champagne. Ses 866 hectares en appellation dont 400 hectares pour le Rosé des Riceys en font le plus grand terroir de champagne. Sa renommée est très ancienne. Développé par les moines de Clairvaux et de Molesmes, il est introduit à Versailles par une équipe de six cents terrassiers et maçons ricetons qui participent à l'aménagement du château et servi à la table de Louis XIV.
Ce vin aubois est élaboré avec des raisins de pinot noir fin provenant de parcelles plantées sur des coteaux pentus et bien exposés. Suivant une méthode de vinification et un savoir-faire très particulier, les vignerons sélectionnent des vignes de vingt à vingt-cinq ans, avec un rendement faible. Les grappes sont toujours cueillies à la main et déposées en cuve, un foulage léger démarre la fermentation. Celle-ci est surveillée jour et nuit, d'heure en heure afin de déterminer l'instant précis mais imprévisible où naissent les arômes si particuliers de ce vin. Issu d'une vendange traditionnelle, c’est un millésimé car il n'est élaboré qu'en année ensoleillée. La couleur du vin rosé des Riceys peut être plus ou moins soutenue d'un millésime à l'autre. Seule la dégustation va déterminer l'appellation.
Certains l’aimeront jeune, d’autres après cinq ans de garde. Dans son enfance ce vin possède un goût de fruits rouges très franc, avec parfois une résurgence de cassis. Plus vieux, s’ajoutent des parfums de mangue, voire de cannelle.
Le rosé des Riceys se déguste à la température de 10 à 12 degrés. Vin délicat, il accompagne les viandes blanches et le gibier à plume, faisans, bécasses ou perdrix, fromages frais et doux. Classé parmi les meilleurs rosés de France, ce vin n'a qu'un défaut : sa rareté.



AOC Rosé des Riceys : Alexandre Bonnet, 138, rue du général de Gaulle, 10340 Les Riceys. Tél. : 03.25.29.30.93