Les dix fleurons du bord de Saône
06 I 06 I 2005
En Beaujolais, appelé aussi la Toscane beaujolaise,
l’architecture annonce déjà le sud de la France. Les maisons de vignerons en
pierres presque rouge par la présence de manganèse dans le sol, donnent
l’impression de fouler le raisin de leur cave. Ce style transalpin remonte sans
doute aux légions de Jules César à qui nous devons le développement de ce
vignoble en bord de Saône.
Depuis le début du dixième siècle, époque à laquelle la
région prend son essor, les vignobles du Beaujolais produisent des vins fruités
aux caractères aromatiques très appréciés. Marquée par la puissante Maison des
sires de Beaujeu, la guerre de Cent Ans, la peste, les famines, les guerres de
religion et la grande gelée noire de 1880, cette succession de côteaux
ensoleillés aux croupes arrondies n’a jamais cessé de produire de larges gammes
de vin.
Il n’y a pas seulement du beaujolais nouveau dont la
tradition était au départ de vendre dans les bouchons lyonnais le vin nouveau à
peine stabilisé. S’il reste le plus célèbre ambassadeur du pays dans le monde,
il ne faut pas oublier les autres appellations qui font la véritable richesse
du Beaujolais. On en compte 12, réparties, sur près de 23 000 ha en trois
classements : les crus du Beaujolais, les beaujolais villages et le
beaujolais.
« Il faut
s'efforcer d'être jeune comme un beaujolais et de vieillir comme un
bourgogne. »
Robert Sabatier
Parmi elles, 10 crus sont les fleurons de la production régionale : Brouilly, Chénas, Chiroubles, Côte-de-Brouilly, Fleurie, Juliénas, Morgon, Moulin-à-Vent, Saint-Amour et le plus récent, Régnié. Le cépage gamay, à qui ces crus donnent toutes ses marques de noblesse, trouve là sa plus haute expression.
Quand ils sont à maturité, on peut enfin les apprécier à
leur juste valeur. Les amateurs attendent le printemps d’après les vendanges
pour les déguster. Ils attendent que
« les crus du Beaujolais aient fait leurs Pâques », comme disent les
vignerons.
Ces vins de grande qualité qui méritent beaucoup d’égards
sont à même de vieillir longtemps. Le millésime 2004 est plus léger que le
2003, qui comme le 1984 sont les millésimes du XXe siècle. Les cuvées sorties
possèdent une intensité colorante soutenue et une finesse arômatique bien
caractéristique du Gamay noir. Les autres grandes années parmi les plus
récentes sont le 2000, le 1999, le 1997, le 1995, le 1993, le 1991, le 1990 et
le 1989.
« Lyon est une
ville arrosée par trois grands fleuves : le Rhône, la Saône et le
Beaujolais. »
Léon Daudet
Deux autres appellations appartiennent à cette terre. Le
beaujolais, la plus étendue dont seule une partie se déguste dès novembre sous
le nom de Beaujolais Nouveau. Et les beaujolais villages répartis sur 38
communes. Ils représentent 25% de la production totale du vignoble. Une partie
est aussi commercialisée en beaujolais villages nouveau.
En 2003, 8 000 tonnes de beaujolais ont transité par
l'aéroport Lyon-Saint Exupéry, soit 75% des volumes exportés sur des longues
distances. Pour la cuvée 2004, si le tonnage total du Beaujolais (camionné et
avionné) reste stable par rapport à 2003, la croissance est déjà de25 % pour la
part avionnée. « Les importateurs
japonais sont, cette année encore, présents au traditionnel rendez-vous du
Beaujolais Nouveau. L'engouement des consommateurs japonais reste constant, ainsi
9 000 tonnes du célèbre vin seront expédiées. » souligne Alain Pagès,
directeur commercial fret aérien de FedEx France.