dimanche 23 novembre 2014

Beaujolais



Les dix fleurons du bord de Saône

06 I 06 I 2005
En Beaujolais, appelé aussi la Toscane beaujolaise, l’architecture annonce déjà le sud de la France. Les maisons de vignerons en pierres presque rouge par la présence de manganèse dans le sol, donnent l’impression de fouler le raisin de leur cave. Ce style transalpin remonte sans doute aux légions de Jules César à qui nous devons le développement de ce vignoble en bord de Saône.
Depuis le début du dixième siècle, époque à laquelle la région prend son essor, les vignobles du Beaujolais produisent des vins fruités aux caractères aromatiques très appréciés. Marquée par la puissante Maison des sires de Beaujeu, la guerre de Cent Ans, la peste, les famines, les guerres de religion et la grande gelée noire de 1880, cette succession de côteaux ensoleillés aux croupes arrondies n’a jamais cessé de produire de larges gammes de vin.
Il n’y a pas seulement du beaujolais nouveau dont la tradition était au départ de vendre dans les bouchons lyonnais le vin nouveau à peine stabilisé. S’il reste le plus célèbre ambassadeur du pays dans le monde, il ne faut pas oublier les autres appellations qui font la véritable richesse du Beaujolais. On en compte 12, réparties, sur près de 23 000 ha en trois classements : les crus du Beaujolais, les beaujolais villages et le beaujolais. 

« Il faut s'efforcer d'être jeune comme un beaujolais et de vieillir comme un bourgogne. » 
Robert Sabatier


Parmi elles, 10 crus sont les fleurons de la production régionale : Brouilly, Chénas, Chiroubles, Côte-de-Brouilly, Fleurie, Juliénas, Morgon, Moulin-à-Vent, Saint-Amour et le plus récent, Régnié. Le cépage gamay, à qui ces crus donnent toutes ses marques de noblesse, trouve là sa plus haute expression.
Quand ils sont à maturité, on peut enfin les apprécier à leur juste valeur. Les amateurs attendent le printemps d’après les vendanges pour les déguster. Ils attendent que « les crus du Beaujolais aient fait leurs Pâques », comme disent les vignerons.
Ces vins de grande qualité qui méritent beaucoup d’égards sont à même de vieillir longtemps. Le millésime 2004 est plus léger que le 2003, qui comme le 1984 sont les millésimes du XXe siècle. Les cuvées sorties possèdent une intensité colorante soutenue et une finesse arômatique bien caractéristique du Gamay noir. Les autres grandes années parmi les plus récentes sont le 2000, le 1999, le 1997, le 1995, le 1993, le 1991, le 1990 et le 1989. 

« Lyon est une ville arrosée par trois grands fleuves : le Rhône, la Saône et le Beaujolais. » 
Léon Daudet


Deux autres appellations appartiennent à cette terre. Le beaujolais, la plus étendue dont seule une partie se déguste dès novembre sous le nom de Beaujolais Nouveau. Et les beaujolais villages répartis sur 38 communes. Ils représentent 25% de la production totale du vignoble. Une partie est aussi commercialisée en beaujolais villages nouveau.
En 2003, 8 000 tonnes de beaujolais ont transité par l'aéroport Lyon-Saint Exupéry, soit 75% des volumes exportés sur des longues distances. Pour la cuvée 2004, si le tonnage total du Beaujolais (camionné et avionné) reste stable par rapport à 2003, la croissance est déjà de25 % pour la part avionnée. « Les importateurs japonais sont, cette année encore, présents au traditionnel rendez-vous du Beaujolais Nouveau. L'engouement des consommateurs japonais reste constant, ainsi 9 000 tonnes du célèbre vin seront expédiées. » souligne Alain Pagès, directeur commercial fret aérien de FedEx France.