mercredi 26 février 2020

Disparition de Daniel Benharros, homme du vin et des spiritueux et ami des chefs

Et je n’ai pas eu le temps de le remercier, car c’est grâce à lui que j’ai découvert ce vaste domaine des vins et spiritueux.

Daniel Benharros à Moscow, avec Bernard Magrez et Joêl Robuchon.

Daniel Benharros s’en est allé dimanche 23 février. Comme beaucoup, je lui dois énormément.
Il avait fondé la régie vins et spiritueux du Figaro en 1991 (d’abord baptisée Ediguides, puis C’Pages et enfin rattachée à Figaro Médias), après être passé par le Gault & Millau et Cuisine et Vins de France (1985-1990).
Mais c’est surtout lui qui a eu l’idée de créer le premier supplément vin au Figaro dans les années 2000. C’est vite devenu le gros lot pour le journal : Spécial Champagne, Spécial Bordeaux, Spécial Bourgogne… Je me souviens des repas de fin d’année à Reims pour fêter la sortie du Spécial Champagne. Daniel regroupait les plus grandes maisons aux Crayères, chez Gérard Boyer, puis à L'Assiette Champenoise chez Arnault Lallement.  Depuis, on ne compte plus les numéros spéciaux dans toute la presse grand public. Toujours copié, jamais égalé.
C’est à cette époque qu’il m’a aussi donné la chance de reprendre la responsabilité de l’édition de « La Revue du Champagne ». Une aventure qui a duré cinq ans. Un beau magazine édité par Ediguides et très lu à l’époque par les maisons de champagne et dans le vignoble. Malheureusement, il fut abandonné par Le Figaro quand le groupe a racheté Ediguides.
Comme dit Nicolas de Rouyn dans son blog « Bon vivant », Un très grand nombre de ceux qui occupent aujourd’hui une position dans la presse du vin lui doivent beaucoup. Voire tout.
Je rappellerai aussi l’importance de Daniel Benharros dans l’apparition de toute une génération de journalistes et de critiques, pas seulement dans les vins, mais aussi dans la gastronomie. Notamment au Figaro avec Roger Pourteau, Alain Sarraute, Christian Flacelière, Bernard Burtschy… 

Roger Pourteau, Alain Sarraute, Bernard Joo et Nicolas de Rouyn.

L’influence de Daniel Benharros dans le monde du vin et de la gastronomie était énorme. On le voyait comme un régisseur publicitaire incontournable, mais c’est très réducteur. Il était aussi un peu un agent des chefs et de bien d’autres dans ce monde, un peu comme les agents des joueurs dans le foot ! Presque un cabinet de chasseur de tête à lui tout seul, tellement son réseau dans ce domaine était important.

vendredi 1 novembre 2019

Chez les cavistes, c’est la « vraie » foire aux vins toute l’année !



En septembre, les clients ont tendance à moins rendre visite aux cavistes. La saison des foires aux vins dans la grande distribution ne fait pas vraiment les affaires des petites caves. Même si, après une année 2018 qui avait déjà été décevante, 2019 a été marquée par des ventes en recul en GD. 
Pour autant, faute de volumes suffisants et de marge de négociation, les cavistes préfèrent se démarquer plutôt que d’affronter cette concurrence des grandes surfaces. Chez un caviste, c’est la « vraie » foire toute l’année. Pas trop le choix : ils tirent les prix au maximum et n’achètent pas leurs vins sur imprimés. Un caviste, ça respecte le vigneron, ils sont en contact permanent. Il respecte aussi le terroir et son patrimoine. Contrairement aux croyances populaires, les prix qu’il pratique ne sont pas plus chers qu’ailleurs. Il s’aligne le plus souvent et s’entend avec les vignerons pour offrir la meilleure offre au meilleur prix toute l’année ! Sans oublier les vins bio, natures, en biodynamie ou végans.
Les cavistes prennent le contre-poil de la grande distribution en organisant une petite foire début septembre où ils proposent des petites appellations méconnues à des prix raisonnables avec remise pour certains, dans toutes les gammes avec en moyenne un prix médian de 8 €. Pour la plupart des nouveautés et quelques raretés, pour lesquelles les cavistes bien intégrés dans le monde du vin réussissent à avoir des petites allocations. Certainement pas des fonds de cave ou des palettes oubliées dans les fonds d’entrepôts, ni de mauvais millésimes dans les grands crus qui ont fait le tour du monde. Le Caviste est un professionnel. Sa cave peut parfois paraître atypique ou rustique, mais une fois que vous chez lui, vous découvrirez des produits authentiques.
Et en plus, on se rend compte qu’un caviste apporte de nombreux avantages que ses concurrents ne possèdent pas. Pour lutter contre la GD et les sites de vente, il est obligé d'avoir une réflexion sur la façon d'exister face aux "grosses berthas". Il va apporter du conseil, de la sélection, ne pas raisonner en termes de coups d'éclat tarifaires. Aujourd'hui, les gens mangent moins, mais de meilleure qualité. Le vin, c'est pareil. Et puis, allez trouver un œnologue, ou même un simple vendeur, dans un rayon vins de la GD ! Un caviste, c’est le choix, l’émotion, la passion… Et surtout le conseil.

mercredi 5 septembre 2018

Les Grandes tablées de Saumur



Plus de 6 000 personnes se sont retrouvés pour dîner et danser sous les étoiles pour ce rendez-vous reconnues d'intérêt national.
(Photos B. Joo)

Les 1eret 2 août derniers, ce n’est pas un pique-nique géant, mais plutôt le plus grand restaurant du monde qui s'est installé à Saumur, sur les bords de la Loire. Un incroyable rendez-vous estival où plus de 6 000 personnes se sont retrouvés pour dîner et danser sous les étoiles.
Pour la dix-huitième année consécutive, les producteurs de Saumur-Champigny et leurs invités ont célébré la Loire et l’art de vivre saumurois autour d’une immense tablée de deux kilomètres, implantée en plein cœur de la ville. Les Grandes Tablées de Saumur Champigny sont reconnues d'intérêt nationale. La manifestation a été aussi la première Grande Tablée « labellisée » par le Ministère de l’Agriculture.
Durant deux soirées géantes et champêtres : jazz, chansons françaises, fanfare, produits du terroir et Saumur Champigny (à discrétion), un mâchon partagé et la dégustation à discrétion de plusieurs millésimes de la Cuvée collective des 100 (dont une surprise) étaient au programme.


« À l’origine, les Grandes Tablées avaient été imaginées par une poignée de vignerons qui souhaitaient remercier les Saumurois, véritables ambassadeurs de l’appellation, autour d’un frichti et d’un verre de rouge. Aujourd’hui, même si nous sommes 10 000 à nous réunir et que les visiteurs viennent de partout, l’esprit n’a pas changé ! La fête et la rencontre animent les Grandes Tablées chaque année et nous en sommes fiers ! » déclare Régis Vacher, Président du syndicat du Saumur-Champigny
Au menu ? Pain de sandre aux aromates, terrine de cochon au Saumur-Champigny préparée par Girardeau, le charcutier emblématique de la ville, fromage de chèvre et feuilleté aux pommes à la gelée de Saumur-Champigny.
Rendez-vous est ensuite donné auprès des différentes barriques réparties tout autour de la place où des bénévoles offrirent un verre de cette Cuvée des 100, cette cuvée témoin unique en son genre, réalisée à partir de raisins apportés bénévolement par les producteurs afin d’assurer la promotion de leur appellation.


Financées par le Syndicat des producteurs de Saumur Champigny, les Grandes Tablées ont pu devenir un des plus beaux rendez-vous estivaux français grâce à un investissement de plus en plus important des services techniques municipaux. L’étiquetage des bouteilles à la distribution des repas en passant par l’installation et le nappage des tables, ont été faites par une armée de deux cents bénévoles qui aident chaque année les vignerons à mettre en place cet événement.


La nouvelle identité de l’appellation

Ces deux soirées de fête ont eu cette année une dimension particulière car c’est à cette occasion que les producteurs de l’appellation Saumur-Champigny ont dévoilé la nouvelle identité sur laquelle ils travaillent depuis plusieurs mois : nouveau logo, nouvelle signature et nouveaux visuels. C’est aux Saumurois qu’ils ont choisi de réserver l’exclusivité de ce nouveau look ! Pour l’occasion, une performance artistique live sera réalisée par le duo de graphistes The Feebles tout au long de la première soirée et les participants seront invités à participer à la réalisation d’une fresque devant le château.
Pour l’an prochain, mieux vaut réserver, l'événement affiche complet tous les ans.

Informations et horaires :
Les premiers mercredi et jeudi du mois d'août. 13 € (repas + verre de dégustation) 5 € (verre de dégustation uniquement). Réservation obligatoire pour le repas. La billetterie est gérée par l’Office de Tourisme de Saumur qui propose également des séjours pour prolonger la découverte de la région et du vignoble :
Office de Tourisme du Saumurois
8 bis quai Carnot
CS 54032
49415 Saumur Cedex
Tel : 02 41 40 20 60 - infos@ot-saumur.fr

Vendanges dans la Loire


Le millésime 2018 est un soulagement pour de nombreux viticulteurs du val de Loire. Il signe le retour des volumes. Personne jusqu’à présent ne doute de la qualité du millésime, même si on est loin de voir le bout des vendanges qui s’achèveront fin octobre, voire début novembre pour les derniers tris de liquoreux. Du volume et de la qualité… ça pourrait ressembler à 2015 ?

vendredi 8 juin 2018

Dégustation de vins hongrois chez Intercaves Paris Charonne


Les vins hongrois sont surtout connus pour le Tokaj, le liquoreux considéré depuis toujours comme le vin des rois. Mais la production ne s’arrête pas là ! Hormis des vins rouges très puissants comme le Bicaver, les vins blancs hongrois secs sont réputés pour leur qualité. Grace à des cépages indigènes méconnus en France, comme en blanc, le Furmint qui entre dans l’assemblage du Tokaj, le Irsai Olivér, ou, en rouge, le Kekfrankos.

Nyakas 2016 Irsai Olivér

Le Irsai Olivér est l'un des vins blancs secs les plus connus de Hongrie. Arômes de fleurs de sureau, fraîcheur et caractère juteux et fruité. Fabriqué à partir de raisins triés sur le volet. Il est présent dans beaucoup de bars à vin branchés de Budapest. Parfait à l’apéritif, il accompagne également es plats asiatiques et les fruits de mer. DE la famille du Muscat, il est reconnaissable à sa jolie robe jaune pâle aux reflets verts argenté. Le nez est complexe avec des notes de biscuit, pêche et de fleurs blanches. La bouche ample, souple et délicate est dominée par l’abricot.

Tokaji furmint sec bene pincészet 2014

Dans la région de Tokaj sont produits les meilleurs vins blancs secs de Hongrie (de cépage Furmint pour la plupart). Une robe jaune pâle. Un nez marqué par des arômes de fruits blancs, de poires, de pommes, d'agrumes, des notes minérales. En bouche, un vin structuré, aromatique et fruité, très frais. Une persistance longue et agréable. A déguster avec des poissons de mer, de la charcuterie, des viandes blanches grillées et des fromages de chèvre.

Tokaji aszu 3 puttonyos bene pincészet 2003

Le Tokaji Aszú, le top du vin hongrois, entièrement cueilli à la main, est classé de 3 à 6 Puttonyos. Plus on a de Puttonyos, plus le pourcentage de Botrytis est élevé et plus le vin est riche. Le niveau en sucre augmentant également, il est en permanence compensé par le niveau d’acidité qui se développe harmonieusement. Le vin présente alors d’étonnantes saveurs de fruits confits (abricot ou figue par exemple), de miel, pouvant être complétées par des notes de noix, voire de tabac. Bel équilibre entre sucre et acidité.