Et je n’ai pas eu le temps de le remercier, car c’est grâce
à lui que j’ai découvert ce vaste domaine des vins et spiritueux.
Daniel Benharros à Moscow, avec Bernard Magrez et Joêl Robuchon.
Daniel Benharros s’en est allé dimanche 23 février. Comme
beaucoup, je lui dois énormément.
Il avait fondé la régie vins et spiritueux du Figaro en 1991
(d’abord baptisée Ediguides, puis C’Pages et enfin rattachée à Figaro Médias),
après être passé par le Gault & Millau et Cuisine et Vins de France
(1985-1990).
Mais c’est surtout lui qui a eu l’idée de créer le premier
supplément vin au Figaro dans les années 2000. C’est vite devenu le gros lot
pour le journal : Spécial Champagne, Spécial Bordeaux, Spécial Bourgogne… Je
me souviens des repas de fin d’année à Reims pour fêter la sortie du Spécial
Champagne. Daniel regroupait les plus grandes maisons aux Crayères, chez Gérard
Boyer, puis à L'Assiette Champenoise chez Arnault Lallement. Depuis, on ne compte plus les numéros spéciaux
dans toute la presse grand public. Toujours copié, jamais égalé.
C’est à cette époque qu’il m’a aussi donné la chance de reprendre
la responsabilité de l’édition de « La Revue du Champagne ». Une
aventure qui a duré cinq ans. Un beau magazine édité par Ediguides et très lu à
l’époque par les maisons de champagne et dans le vignoble. Malheureusement, il
fut abandonné par Le Figaro quand le groupe a racheté Ediguides.
Comme dit Nicolas de Rouyn dans son blog « Bon
vivant », Un très grand nombre de ceux qui occupent aujourd’hui une
position dans la presse du vin lui doivent beaucoup. Voire tout.
Je rappellerai aussi l’importance de Daniel Benharros
dans l’apparition de toute une génération de journalistes et de critiques, pas
seulement dans les vins, mais aussi dans la gastronomie. Notamment au Figaro avec
Roger Pourteau, Alain Sarraute, Christian Flacelière, Bernard Burtschy…
Roger Pourteau, Alain Sarraute, Bernard Joo et Nicolas de Rouyn.
L’influence de Daniel Benharros dans le monde du vin et de la gastronomie était énorme. On le voyait comme un régisseur publicitaire incontournable, mais c’est très réducteur. Il était aussi un peu un agent des chefs et de bien d’autres dans ce monde, un peu comme les agents des joueurs dans le foot ! Presque un cabinet de chasseur de tête à lui tout seul, tellement son réseau dans ce domaine était important.