mercredi 4 février 2015

Escapade



Saint Valentin, le temps du romantisme


A Zermatt, l’incontournable Vrony sert des spécialités traditionnelles et une cuisine préparée avec des produits bios de la ferme.

 
La Saint Valentin, on en parle toujours, on n’y pense jamais. Mais, plus on s'en approche, plus le doute s’installe quant à la meilleure façon de faire plaisir à l’être cher... Espérant qu’une idée viendra au dernier moment. Ce n’est jamais comme cela que ça se passe. Mieux vaut prévoir.
Pas de panique, les grands classiques font toujours recette. Un dîner ou un week-end en amoureux, et pourquoi pas une escapade romantique qui opère une véritable coupure avec notre quotidien. Trois possibilités qui vous permettront de trouver le bon créneau dans son agenda pour conserver l’effet de surprise.

La première est des plus classiques. Un dîner parisien à la table d’un des établissements les plus réputés de la planète : Chez Taillevent, fondé par André Vrinat en 1946, et repris il y a deux ans par les frères Gardinier. Quand on pénètre dans cet ancien hôtel particulier du duc de Morny, les repères disparaissent comme par enchantement. Est-on à l’opéra ou dans un restaurant ? Le décor et l’accueil nous donnent l’impression de traverser un orchestre pour monter sur scène. Puis, tout s’accélère, une noria de maîtres d'hôtel en habit découpe les volailles, prépare les sauces, dresse les assiettes et flambe l’omelette norvégienne. Jusqu’au sommelier qui décante le vin à la bougie, dans la plus pure tradition. Bref, tout relève de l’académique. « La politesse et la rigueur, la patience et l'humilité sont des qualités importantes dans ce métier, aime à rappeler Jean-Marie Ancher. Il faut aussi être maniaque et consciencieux ». Question plats, hormis le menu d’exception le plus cher d’Europe – 1200 € – signé du chef Alain Solivérès, choisissez un grand classique, le boudin de homard bleu « tradition Taillevent », en entrée, et continuez sur la lancée avec le bar de ligne étuvé, poireaux, champagne et caviar osciètre. Le spectacle est aussi dans l’assiette.

Plus original, allez passer un week-end dans la juridiction de Saint-Emilion, au château de Ferrand. Une expérience unique. Ce ravissant château XVIIe entouré de vignes et dominant la vallée de la Dordogne. Un site rare acquit en 1978 par le baron Bich, qui est aujourd’hui accessible par la volonté de sa fille. En 2010, Pauline et son mari Philippe Chandon-Moët ont fait à la propriété d’importants travaux. Salle de réception, chais, tout a été rénové dans un style sobre et contemporain, quoique fonctionnel. L’aménagement a été conçu par Arnaldo Tranti, un designer italien réputé. Ces investissements ont été récompensés par l’entrée de château de Ferrand dans le classement des Saint-Emilion en 2012.

Après une visite privée du domaine, Adrien Baudry, le sommelier de Ferrand, vous fera découvrir l’univers fascinant des vieux millésimes, et surtout l’expérience de la dégustation. Vous passerez ensuite à l’atelier mets et vins, à la recherche de l’alliance parfaite élaborée par le sommelier et Nicolas Magie, le chef étoilé du restaurant « La Cape » à Bordeaux. Quatre mets et millésimes du château vous permettront de réveiller vos sens gustatifs. Après une nuit passée dans une chambre d’hôtes, à la Petite Madeleine, partez dans les vignes du château de Ferrand ou perdez-vous dans les ruelles médiévales de Saint-Emilion. À vélo, si le temps le permet, le château en mettra à votre disposition.

Autrement, et davantage romantique, un court séjour helvétique à Zermatt, dans le Valais. Cette célèbre station de ski est tapie au pied des 4478 mètres du Matterhorn, le mont Cervin en français. Le pic mythique, emblème de la Suisse. Ce village traditionnel, interdit aux voitures, a un des domaines skiables les plus grands, avec 250 kilomètres de pistes. Ski hors-piste et dépose en hélico — interdit en France —, tout est possible pour les casse-cous. Vous pourrez aussi vous lancer dans des excursions comme celle vers la grotte de glace, le plus haut musée de sculptures glacées du monde. Entre deux descentes, faites un stop au bar à champagne, sur le home-run du Sunnegga, avant d'aller déjeuner chez l’incontournable Vrony. Située à Findeln, cette ancienne ferme sert des spécialités traditionnelles et une cuisine préparée avec des produits bios de la ferme.

Quant à l’après-ski, il réserve sa part de découvertes. Zermatt, atypique et émouvante avec ses raccards typiques en bois de mélèze, des chalets posés sur pilotis, est a visité à pied ou en calèche au milieu des magasins de luxe. Au crépuscule, faites un crochet par l’église Saint Peter’s. À la lueur de petites bougies, le cimetière des alpinistes y parait minuscule. Une trentaine de tombes d’inconnus, dressées les unes contre les autres. Ils sont tous morts très jeunes et en excellente forme physique. Un rappel tragique du danger que réserve l’ascension du Cervin. Les épitaphes n’expriment pas de regret, mais la passion des sommets. « Ici nous avons perdu la vie, ici nous l’avons retrouvée », lit-on sur l’une des sépultures.

Y aller 


Taillevent, 15 rue Lamennais 75008 Paris, Tél. : 01 44 95 15 01. Menu saveurs & découvertes à 218 €. Fermé samedi et dimanche.

Château de Ferrand, Saint-Hippolyte, 33 330 Saint-Emilion.
Tél. : 05 57 74 47 11. De l’aéroport de Bordeaux Mérignac : 45 mn, de Bordeaux centre (gare) : 40 mn, de la gare de Libourne : 15 mn. Nuit en B&B à la petite Madeleine, 6, lieu-dit Saint-Jean de Béard, 33330 Saint-Laurent-des-Combes. Tél. : 05 57 24 78 45 ou 06 67 68 23 52.

Zermatt, vol Paris Orly à Genève, EasyJet 100 € AR. Genève à Zermatt : train CCF, 3h30 (départ toutes les 18 minutes). Hélico : 45 mn. Le Christiania, hôtel & spa avec vue sur le Cervin. À côté du funiculaire du Sunnegga, d'où on peut rejoindre toutes pistes. Chambres à partir de 360 €. Tél. : +41 27 966 80 00. Restaurant Chez Vrony, tél. : + 41 27 967 25 52.